François Rude

François Rude, né en 1784 à Dijon a débuté sa carrière artistique à l'Ecole des Beaux-Arts de Dijon. Après un exil bruxellois, il s'installe à Paris et devient un grand statuaire reconnu pour l'importance de son oeuvre.

 

 

La jeunesse dijonnaise

François Rude est né le 4 janvier 1784, rue Poissonnerie à Dijon, où son père est établi « maître poêlier ». Il entre en 1800 à l’École de Dessin de François Devosge pour suivre un enseignement fondé sur le dessin et le modelage d'après l'antique et le modèle vivant. En 1807, muni d'une lettre de recommandation de son maître auprès de Vivant Denon, directeur des Musées impériaux, François Rude quitte sa ville natale pour Paris.

Il travaille successivement dans l'atelier d'Edme Gaulle et de Pierre Cartellier avant d'être admis à l’École impériale des Beaux-Arts en 1809 avec la figure de Marius méditant sur les ruines de Carthage, puis il obtient le premier Prix de Rome de 1812 avec Aristée déplorant la perte de ses abeilles. Ses premières compositions, très empreintes des leçons de l'Académie (portraits, drapés...) marquent un souci constant pour le fini des détails et le rendu des textures. A la chute de l'Empire, Rude accompagne son protecteur dijonnais, Louis Fremiet, dans son exil bruxellois, et, de 1815 à 1827, réalise de nombreux travaux décoratifs. Les moulages d'après les bas-reliefs de l'Histoire d'Achille (Musée Rude, Dijon) et le fonds de dessins légué au Musée des Beaux-Arts de Dijon par Albert Joliet en gardent le souvenir.

 

Un artiste parisien

Peu de temps après son retour définitif à Paris, le Mercure rattachant sa talonnière (Salon de 1828) et le Petit pêcheur napolitain (Salon de 1831 et de 1833) le désignent comme l'un des principaux sculpteurs de sa génération. L'équilibre des mouvements opposés du Mercure, et la modernité du sujet du Petit pêcheur napolitain, nourrissent les débats critiques du temps. Rude est associé au programme du sculpteur de l'Arc de Triomphe de l'Etoile, où il réalise en 1836 le haut relief du pied-droit, le Départ des volontaires de 1792 (plus connu sous son surnom populaire de La Marseillaise). Les caractères particuliers d'expressivité et de mouvement donnent à la composition sa ferveur d'épopée romantique. Ce sens de l'histoire, augmenté du goût archéologique du détail, est manifeste avec les figures du Maréchal de Saxe (Musée du Louvre) et de Louis XIII adolescent (Musée des Beaux-Arts de Dijon).

 

Ses œuvres monumentales

Le Réveil de Bonaparte (Parc Noisot, Fixin), commandé en 1845 par Claude Noisot, ancien commandant des grenadiers de l'Ile d'Elbe, est dédié à l'empereur. La première esquisse représente Napoléon, mort, veillé par l'aigle impérial ; l'exécution définitive le montre s'éveillant à l'Immortalité. La Jeanne d'Arc (1852) semble, elle aussi, transfigurée. Rude renonce à l'image convenue de la Pallas chrétienne, lui préférant celle de la sainte visionnaire. Les statues du Général Bertrand (1850-52, Châteauroux), du Maréchal Ney (1852, Paris) et la figure gisante de Godefroy Cavaignac (1845-47 Cimetière Montmartre, Paris) concluent ce panthéon de héros anciens et modernes.

 

Ses dernières années

Elles sont surtout consacrées à l'exécution de deux sculptures dont il avait choisi le sujet pour répondre aux demandes de la Ville de Dijon. Hébé et l'Amour dominateur du monde renouent avec un certain classicisme sans pour autant signifier la négation de ses travaux précédents : l’œuvre de Rude s'est en effet développée sur la base d'une tradition classique transcendée par l'esprit romantique de son créateur. Ces deux dernières compositions ont la valeur d'un testament artistique et spirituel.